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Ceux qui savent qu'il existe des choses que la science n'explique pas...
 
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 L'alchimie

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Asari
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MessageSujet: L'alchimie   L'alchimie Icon_minitimeSam 2 Aoû - 23:01

L'alchimie était une science ou une technique mais également une discipline ésotérique dont l'objet est l'étude spirituelle de la matière et de ses transformations. L'un des objectifs de l'alchimie est le grand œuvre, c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, notamment des métaux nobles l'or et l'argent. Un autre objectif classique de l'alchimie est la recherche de la panacée (médecine universelle) et la prolongation de la vie via un élixir de longue vie.
Elle repose sur un ensemble de pratiques et sur une philosophie particulière, l'hermétisme, qu'on peut définir comme "une vision du monde fondée sur les correspondances et 'sympathies' unissant macrocosme et microcosme". La quête alchimique est parfois vue comme étant associée à une transformation spirituelle de l'alchimiste lui-même.
Bien que des pensées et des pratiques de type alchimiques ont été présentes dans d'autres civilisations, notamment en Chine (dès le IVe s. av. J.-C.) et en Inde (dès le VIe s.), l'alchimie à proprement parler est vraisemblablement apparue dans l'Égypte hellénistique des Ptolémées entre -100 (avec Bolos de Mendès) et 300 (avec Zosime de Panopolis). Elle s'est ensuite développée dans le monde arabe puis européen durant le Moyen Âge et jusqu'à la Renaissance. Vers la fin du XVIIe siècle l'alchimie connait une phase de déclin sans toutefois disparaître totalement. L'alchimie et la chimie sont difficiles à distinguer jusqu'au XVIIIe siècle et l'alchimie est généralement considérée comme étant à l'origine de la chimie moderne. La dimension spirituelle et philosophique de l'alchimie explique qu'elle continue de nos jours à être pratiquée, par des personnes le plus souvent intéressés par son aspect ésotérique.

Le mot "alchimie" vient du mot arabe: الكيمياء, "al-kimia". Le terme est arrivé en français au XIVe siècle, en passant par l'espagnol et le catalan (fin du XIIIe siècle grâce à Raymond Lulle), puis le latin médiéval alchemia. Les mots alchimie et chimie sont restés synonymes jusqu'au XVIIIe siècle et l'apparition de la chimie moderne.
Différentes hypothèses ont été avancées pour l'origine du mot en arabe. Le mot arabe proviendrait du mot grec khemeioa, désignant également l'alchimie dans son acceptation moderne. Le philologue Hermann Diels dans son Antike Technik (1920) y voyait la "fusion" (du grec ancien chumeia/chêmeia signifiant "art de fondre et d'allier les métaux"). Pour le chimiste et historien des sciences Edmund Oscar von Lippmann (1857-1940) et le philologue Wilhelm Gundel (1880-1945), kimiya viendrait de l'égyptien Kam-it ou Kem-it, "Noir", ce qui évoquerait "La Terre Noire". Le Robert historique cite également l'hypothèse d'une évolution du mot à partir d'un radical arabe "kama", "tenir secret".

Le premier type de définition possible est technique, se focalisant sur les objectifs de l'alchimie. Un de ceux ci est le Grand Œuvre, c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux "vils" (plomb, étain, fer, cuivre, mercure), en métaux nobles (argent, or). Un autre objectif, plus tardif (1584), est la médecine universelle ou un élixir de longue vie, qui guérirait ou qui prolongerait la vie. On peut donc présenter techniquement l'alchimie comme l'art occulte dont l'objectif consiste à réaliser la transmutation des métaux ou la découverte de l'élixir de vie. Ainsi, le Dictionnaire Flammarion :

« Alchimie. Art dont les buts étaient la transmutation des métaux en or par la pierre philosophale, la découverte de la panacée. »

ou du pseudo-Roger Bacon :

« L'alchimie est la science qui enseigne à préparer une certaine Médecine ou élixir, laquelle étant projetée sur les métaux imparfaits, leur donne la perfection dans le moment même de la projection. »
Un deuxième type de définition possible est philosophique. On verra dans l'alchimie la synthèse entre, d'un côté l'enquête ou le travail sur des réalités chimiques, minérales ou naturelles, de l'autre des croyances spirituelles, une quête initiatique sur soi, Dieu, la nature, appuyée sur l'hermétisme et le gnosticisme, sur la mystique, égyptienne, grecque ou chrétienne.

Selon Serge Hutin par exemple

« Les alchimistes (…) étaient des 'philosophes' d'un genre particulier qui se disaient dépositaires de la Science par excellence, contenant les principes de toutes les autres, expliquant la nature, l'origine et la raison d'être de tout ce qui existe, relatant l'origine et la destinée de l'univers entier. »

ou de René Alleau (1953)



« Il convient surtout de considérer l'alchimie comme une religion expérimentale, concrète, dont la fin était l'illumination de la conscience, la délivrance de l'esprit et du corps (…). Ainsi l'alchimie appartient-elle plutôt à l'histoire des religions qu'à l'histoire des sciences. »


L'alchimie s'est donné des buts distincts, qui parfois coexistent. Le but le plus emblématique de l'alchimie est la fabrication de la pierre philosophale, ou « grand œuvre », censée être capable de transmuter les métaux vils en or, ou en argent. D'autres buts de l'alchimie sont essentiellement thérapeutiques, la recherche de l'élixir d'immortalité et de la Panacée (médecine univierselle), et expliquent l'importance de la médecine arabe dans le développement de l'alchimie. Derrière des textes hermétiques constitués de symboles cachant leur sens au profane, certains alchimistes s'intéressaient plutôt à la transmutation de l'âme, c'est-à-dire à l'éveil spirituel. On parle alors de "l'alchimie mystique". Plus radical encore, l'Ars Magna, une autre branche de l'alchimie, a pour objet la transmutation de l'alchimiste lui-même en une sorte de surhomme au pouvoir quasi-illimité. Un autre but de l'alchimie, introduit par Paracelse, est la création d'un homme artificiel de petite taille, l'homonculus.

Le Grand Œuvre avait pour but d'obtenir la pierre philosophale. L'alchimie était censée opérer sur une Materia prima, Première Matière, de façon à obtenir la pierre philosophale capable de réaliser la "projection", c'est-à-dire la transformation des métaux vils en or. Les alchimistes ont développé deux méthodes pour tenter d'obtenir la pierre philosophale: la voie sèche et la voie humide. De façon classique la recherche de la pierre philosophale se faisait par la voie dite voie humide, celle ci est par exemple présentée par Zosime de Panopolis dès 300. La voie sèche est beaucoup plus récente et a peut-être été inventée par Basile Valentin, vers 1600. En 1718, Jean-Conrad Barchusen, professeur de chimie à Leyde, dans son Elementa chemicae, développe cette voie. Selon Jaques Sadoul la voie sèche est la voie des hautes températures, difficile, tandis que la voie humide est la voie longue (trois ans), mais elle est moins dangereuse. Fulcanelli dit à ce propos « À l’inverse de la voie humide, dont les ustensiles de verre permettent le contrôle facile et l’observation juste, la voie sèche ne peut éclairer l’opérateur ».
Les phases classiques du travail alchimique sont au nombre de trois. Elles sont distinguées par la couleur que prend la matière au fur et à mesure. Elles correspondent aussi aux types de manipulation chimique : œuvre au noir calcination, œuvre au blanc lessivage et réduction, œuvre au rouge pour obtenir l'incandescence. On trouve ces phases dès Zosime de Panopolis. La phase blanche est parfois divisée en phase blanche lessivage et phase jaune réduction par certains auteurs alchimiste avec quatre phase pour l'ensemble au lieu de trois.

Les Arabes sont les premiers à donner à la pierre philosophale des vertus médicinales et c'est par leur intermédiaire que le concept d'élixir est arrivé en Occident. La quête alchimique, de métallique aux origines, devient médicale au milieu du XIVe s., avec le pseudo-Arnaud de Villeneuve et Petrus Bonus. La notion de "médecine universelle" pour les pierres comme pour la santé vient du Testamentum du pseudo-Lulle (1332). Johannes de Rupescissa (Jean de Roquetaillade) ajouta, vers 1352, la notion de quintessence, préparée à partir de l’ aqua ardens (alcool), distillée des milliers de fois. Paracelse, en 1531, dans le Liber Paragranum, va encore plus loin, en rejetant la transmutation comme but de l'alchimie, pour ne garder que les aspects thérapeutiques. Il a résumé ainsi sa pensée : "Beaucoup ont dit que l’objectif de l'alchimie était la fabrication de l’or et de l’argent. Pour moi, le but est tout autre, il consiste à rechercher la vertu et le pouvoir qui réside peut-être dans les médicaments." En un sens Paracelse fait donc de l'iatrochimie (médecine hermétique), plutôt que de l'alchimie proprement dite.
La légende veut que l'alchimiste Nicolas Flamel ait découvert l'élixir de jeunesse et l'ait utilisé sur lui-même et son épouse Pernelle. De même la légende du comte de Saint-Germain marqua l'alchimie, il aurait eu le souvenir de ses vies antérieures et une sagesse correspondante, ou aurait disposé d'un élixir de longue-vie lui ayant donné une vie longue de deux à quatre mille ans selon lui.
Aujourd'hui plusieurs laboratoires pharmaceutiques (Pekana, Phylak, Weleda...), revendiquant les remèdes spagyriques de Paracelse, de Rudolf Steiner, d'Alexander von Bernus, de Zimpel, poursuivent cette tradition alchimique médicale.

L'alchimie se veut philosophie. Elle avance un certain nombre de principes et de notions. La nature forme un être vivant, où tout sympathise avec tout. La matière est une et elle recèle des "puissances", des "vertus". On peut transmuter un élément en un autre. Il existe des correspondances entre les métaux et les planètes, mais aussi avec les couleurs, les organes du corps humains, les dieux de l'Antiquité... Le symbolisme n'est pas un langage conventionnel mais un verbe, une parole révélatrice, un système de hiéroglyphes puissant, et réservé à des initiés. Le travail sur la matière revêt une fonction sacrée s'il est accompli selon certains rites.
En même temps, l'alchimie a été à l'origine de découvertes en science. "C'est ainsi, dit Fulcanelli, que Blaise de Vigenère obtint l'acide benzoïque par sublimation du benjoin ; que Brandt put extraire le phosphore en recherchant l'alkaest dissolvant universel dans l'urine ; que Basile Valentin établit toute la série des sels antimoniaux et réalisa le colloïde d'or rubis ; que Raymond Lulle [en fait le pseudo-Raymond Lulle] prépara l'acétone et Cassius le pourpre d'or ; que Glauber obtint le sulfate sodique [sulfate de sodium, ou sel de Glauber] et que Van Helmont reconnut l'existence des gaz. Mais, à l'exception de Lulle et de Basile Valentin, tous ces chercheurs, classés à tort parmi les alchimistes, ne furent que de simples archimistes ou de savants spagyristes." "Geber découvrit plusieurs corps chimiques comme l'eau régale, l'acide sulfurique et l'acide azotique" (Jacques Bergier). On doit donc à J.6B. Van Helmont "la découverte du suc gastrique, du gaz carbonique, l'invention du thermomètre, et celle du mot 'gaz' pour définir les substances aériformes."
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MessageSujet: Re: L'alchimie   L'alchimie Icon_minitimeSam 2 Aoû - 23:17

Pour ne pas trop s'égarer, voici quelques précisions utiles.

  • alchimie, archimie, spagyrie. Suivons Fulcanelli. L'alchimie est ésotérique, l'archimie et la spagyrie exotériques. L'alchimie est "la science hermétique", "une chimie spiritualiste" qui "tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside" à la "transformation" des "corps naturels". L'archimie poursuit à peu près un des buts de l'alchimie ("la transmutation des métaux les uns dans les autres"), mais elle utilise "uniquement des matériaux et des moyens chimiques", elle se cantonne au "règne minéral". La spagyrie est "l'aïeule réelle de notre chimie". "Les souffleurs, eux, étaient de purs empiriques, qui essayaient de fabriquer de l'or en combinant ce qu'ils pouvaient connaître de l'alchimie (bien peu de chose!) et des secrets spagyriques."


  • alchimie chrétienne et alchimie païenne. Dans le Tractatutus parabolicus du pseudo-Arnaud de Villeneuve (milieu du XIVe s.), pour la première fois, l’image du Christ (sa vie, sa Passion, et sa résurrection) est comparée à la pierre philosophale. L'alchimie devient, dès lors, chrétienne. Le pseudo-Lulle : "De même que Jésus-Christ a pris la nature humaine pour la délivrance et la rédemption du genre humain, prisonnier du péché par la suite de la désobéissance d'Adam, de même, dans notre art, ce qui est souillé criminellement par une chose est relevé, lavé et racheté de cette souillure autrement, et par la chose opposée."


  • alchimie médicale (iatrochimie) et alchimie transmutatoire. Le pseudo-Lulle en 1332 donne à l'alchimie une fonction médicale : il précise que "l'alchimie est une partie de la philosophie naturelle occulte céleste, la plus nécessaire, qui forme un seul art et science qui n'est pas connu de tous, qui apprend à soumettre à sa tutelle et à purifier toutes les pierres précieuses qui ne sont pas parfaites mais déchues, et à les placer à la juste proportion, à remettre d'aplomb tous les corps humains qui sont tombés ou infirmes, à rétablir un bon tempérament naturel et la meilleure santé, et encore à transmuter tous les corps métalliques en lune [argent] véritable puis en soleil [or] véritable, le tout au moyen d'un seul corps médicinal universel auquel sont réduites toutes les particularités de la médecine." Gérard Dorn (De thesauro thesaurorum omnium Theophrasti Paracelsi, 1584), suite à Paracelse, ne voit que l’aspect médical : dès lors apparaît une opposition entre deux usages de la pierre philosophale, la production de l’or (chrysopée) ou la guérison des maladies (panacée). La iatrochimie a eu "pour principal représentant François de Le Boë (Sylvius) et consistait à expliquer tous les actes vitaux, en santé ou en maladie, par des opérations chimiques : fermentation, distillation, volatilisation, alcalinités, effervescences." L'alchimie médicale a été étudiée par Alexander von Bernus.


  • alchimie pratique et alchimie spéculative. Roger Bacon, en 1268, dans son Opus tertium, distinguait ces deux types-ci d'alchimie : "[Il y a] l'alchimie spéculative, qui traite de la génération des choses à partir des éléments, de tout ce qui est inanimé, des humeurs simples et composées, des pierres communes et des pierres précieuses, des marbres, de l'or et autres métaux, des soufres, sels et teintures, des lapis-lazuli, du minium et autres couleurs, des huiles, des bitumes combustibles, et de choses en nombre infini qu'on ne trouve mentionnées ni chez Aristote ni chez les philosophes de la nature ni chez aucun des Latins. (...) Il y a aussi l'alchimie opérative et pratique, qui enseigne à fabriquer les métaux nobles, les couleurs et beaucoup d'autres choses par l'Art, mieux ou plus abondamment que ne les produit la nature." Une alchimie purement spéculative, sans manipulations, n'apparaît que vers 1565, avec Gérard Dorn.

L'interprétation des buts poursuivis par l'alchimie est rendu plus difficile par les textes volontairement cryptiques laissés par les alchimistes. Cette difficulté d'interprétation à engendré de nombreuses thèses à propos du sens qu'il convenait de donner à l'alchimie.

Les alchimistes se fondent sur une conception de la nature et de la matière première. Les théories s'opposent ou se combinent.

  1. Théorie corpusculaire. Anaxagore et Empédocle avaient tous deux avancé l’idée que ce qui nous semble plein et compact est en fait constitué de parcelles, comme l'or est fait de paillettes d'or (Anaxagore). Pour Roger Bacon (Minima naturalia), pour le pseudo-Geber (Summa perfectionis, 1260), pour Newton, la matière est constituée d'éléments, de particules, si minuscules qu'un artisan peut les infiltrer dans celles, plus grossières, d'un métal vil comme le plomb (Zosime de Panopolis) ou le mercure.
  2. Théorie mercurialiste. Un seul Élément, le Mercure. La théorie, qui remonte aux commentateurs grecs et à Jâbir-Geber, s'impose avec le pseudo-Geber (qui combine mercurialisme et théorie corpusculaire), Rhazès, Roger Bacon, Petrus Bonus, Eyrénée Philalèthe (Starkey), lequel déclare : "Tous les corps métalliques ont une origine mercurielle (…) hautement semblable à l’or."
  3. Théorie des quatre Éléments et des deux Principes. L'Arabe Balînâs (le pseudo-Apollonios de Tyane), Jâbir-Geber dans le Liber misericordiae, Avicenne, Albert le Grand affirment que tous les êtres, mêmes les métaux, sont composés des deux Principes : le Soufre et le Mercure, composés à leur tour des quatre Éléments. Newton admet deux composants (qu'il combine avec la théorie corpusculaire) : d'une part "notre mercure", principe passif, froid et féminin, constitué de particules volatiles et ténues, d'autre par, "notre soufre", principe actif, chaud et masculin, constitué de particules fixes, plus épaisses que les particules du mercure.
  4. Théorie des trois Substances. En 1531, Paracelse (Opus paramirum) pose trois Substances : le Soufre, le Mercure et le Sel. Ce qui brûle, c'est le Soufre ; ce qui fume, c'est le Mercure ; les cendres, c’est le Sel. Quand l’alchimiste décompose une chose en ses constituants, le principe sulfureux se sépare comme une huile combustible ou une résine, le principe mercuriel vole comme une fumée ou se manifeste comme un liquide volatil, enfin le principe salé demeure comme une matière cristalline ou amorphe indestructible.
  5. Vitalisme. Avec les stoïciens et les hermétistes, quelques alchimistes soutiennent que de l'esprit (pneûma) habite à l’intérieur des corps. Marsile Ficin, Jean-Baptiste van Helmont appartiennent à cette école.
  6. Théorie atomique. À partir de la théorie scientifique de John Dalton (New System of Chemical Philosophy, 1808), force a été d'admettre la théorie atomique moderne : la matière est faite d'atomes. Du coup, certains alchimistes, pas traditionnalistes, ont défendu une conception matérialiste. La transmutation est possible, physiquement. "Il suffit d’enlever au plomb trois électrons, trois protons et quelques neutrons pour qu’il révèle l’or qui était caché en lui."


En tant que connaissance ésotérique, les textes alchimiques possèdent la particularité d'être codés. Il s'agit d'un savoir qui n'est transmis que sous certaines conditions. Les codes employés par les anciens alchimistes étaient destinés à empêcher les profanes d'accéder à leurs connaissances. L'utilisation d'un langage poétique volontairement obscur, chargé d'allégories, de figures rhétoriques, de symboles et de polyphonie (voir langues des oiseaux) avait pour objet de réserver l'accès aux connaissances à ceux qui auraient les qualités intellectuelles pour déchiffrer les énigmes posées par les auteurs et la sagesse pour ne pas se laisser tromper par les pièges nombreux que ces textes recèlent.

Le même nom peut qualifier deux 'objets' ou 'sujets' totalement différents mais l'on peut aussi avoir plusieurs noms pour désigner le même objet. Ceci est particulièrement vrai pour le Mercure mais également pour d'autres termes.
Presque tout les traités d'alchimie commencent au début du second oeuvre et "omettent" de préciser de quelle matière première utiliser et cette énigme de la matière première est sciemment recouverte par l'énigme du Mercure selon René Alleau. Fulcanelli, par exemple, s'emploie à multiplier les indications tout en restant cryptique. Synésius semble plutôt décrire la matière dans son état avancé. La matière aux milles noms, terme employé par Françoise Bonardel, demeure une énigme à double fond. Cet auteur résume la problématique ainsi: « Car si la force de l’alchimie réside bien dans le seul mercure des philosophes, comme le proclama très tôt Albert le Grand (1193-1280), c’est que la substance mercurielle, par excellence protéiforme, est alors envisagée soit comme une materia prima en qui sont latentes toutes les virtualités (dont celle du soufre), soit, après préparation, comme mercure double (ou hermaphrodite) en qui a été consommé et fixé l’union des 2 principes ».

Trois principes fondent la métaphysique de l'alchimie : le sel, le soufre et le mercure, correspondant respectivement au centre moteur, émotionnel, et intellectuel. Certains alchimistes, et principalement les auteurs anciens, ne considèrent que deux parmi ces trois principes le mercure et le souffre et ne considèrent pas le sel. Le symbole allégorique ne se reccoupe pas avec le symbole chimique et, par exemple, le mercure alchimique n'est pas le mercure chimique.

  • Soufre L'alchimie 20px-Sulphur.svg Principe actif représente le centre émotionnel
  • Mercure L'alchimie 30px-Mercury_symbol.svg Principe passif représente intellectuel
  • Sel L'alchimie 20px-Alchemysalt Principe moteur

Pour l'alchimie les quatre éléments ne représentent pas des composantes de la matière, en effet l'unicité de la matière est un des principes philosophiques de l'alchimie, mais plutôt des états de cette matière unique se rapprochant plus du concept physique d'état de la matière. Ces éléments sont avec leurs symboles associés: le Feu L'alchimie 20px-Alchemy_fire_symbol.svg, Eau L'alchimie 20px-Alchemy_water_symbol.svg, la Terre L'alchimie 20px-Alchemy_earth_symbol.svg, l'Air L'alchimie 20px-Alchemy_air_symbol.svg.
Pour l'alchimie les sept métaux étaient liés aux planètes:

  • Or dominé par le Soleil ☉ ☼ ( L'alchimie 20px-Sun_symbol.svg )
  • Argent dominé par la Lune ☽ ( L'alchimie 15px-Crescent.svg )
  • Cuivre dominé par Vénus ♀ ( L'alchimie 20px-Venus_symbol.svg )
  • Fer dominé par Mars ♂ ( L'alchimie 20px-Mars_symbol.svg )
  • Etain dominé par Jupiter ♃ ( L'alchimie 20px-Jupiter_symbol.svg )
  • Mercure (vif argent) dominé par Mercure ☿ ( L'alchimie 20px-Mercury_symbol.svg )
  • Plomb dominé par Saturne ♄ ( L'alchimie 20px-Saturn_symbol.svg )
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MessageSujet: Re: L'alchimie   L'alchimie Icon_minitimeSam 2 Aoû - 23:28

La majorité des ouvrages d'alchimie se basent sur au moins un des supports ci-dessous :

  • Les récits épiques: Par exemple: Le roi Arthur, mourant, est transporté sur l'île d'Avalon où va s'effectuer sa résurrection représenterait le passage de l'œuvre au noir à l'œuvre au blanc.


  • Le Graal est également utilisé dans la symbolique des ouvrages alchimiques et en particulier le récit de sa recherche, par exemple l'ouvrage de l'alchimiste Fulcanelli Le Mystère des Cathédrales donne du Graal une interprétation initiatique.


  • Les références à la mythologie grecque sont courantes dans la littérature alchimique. Ceci laisse à penser que la mythologie fut un mode d'expression qui s'occupait des même thèmes de recherche que l'alchimie médiévale. A titre d'exemple:




  • Les argonautes: En Grèce, dans Les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes (295-215 av. J.-C.), c'est Hermès qui change la Toison en or. Le voyage des Argonautes, autre exemple, dont l'objectif est l'appropriation de la toison d'or, est un des textes fondamentaux auxquels se réfèrent les alchimistes. Le parallèle sera également fait entre l'Argo et le Saint-Vessel chargé du Graal.
  • Le mythe Prométhéen: en particulier chez Zosime. (cf plus bas: Le laboratoire mythologique dans l'hermétisme alexandrin)


  • La philosophie grecque, en particulier celle d'Aristote et De la génération et de la corruption, eut une influence fondamentale dans l'élaboration de l'alchimie médiévale, notamment aux XIIe et XIIIe siècles, période durant laquelle la scolastique avait créé un champ spéculatif suffisamment riche pour que les premiers alchimistes y puisent leur matériel (voir ci-dessous le paragraphe 'naissance de l'alchimie médiévale'). Certains textes philosophiques, prennent un relief inattendu sous la lecture alchimique (exemple : Héraclite, disant « le feu qui vient séparera toute chose »


  • influences moyenne orientales: Selon Bernard Gorceix, les traces de l'antique Iran sont nettement perceptibles dans l'élaboration des textes alchimiques et note en particulier l'influence du Zervanisme ou du Zoroastrisme notamment concernant la conception de l'hermétisme gnostique d'un deuxième dieu corrupteur et plus particulièrement la corruption de la matière pas celui ci.


  • Le Nouveau Testament est souvent cité par les alchimistes (exemple : l'étoile qui guide les rois mages représente le signe qui va mener à l'enfant philosophal), ainsi que l'Ancien Testament (la séparation des eaux de la Genèse ou la traversée de la Mer Rouge par Moïse sont le principe de la séparation initiale des éléments).


  • Certains initiés auraient incrusté de grands secrets alchimiques dans des contes populaires. Par exemple, l'épopée de Pinocchio (dont on trouve aussi le pendant dans l'Ancien Testament - Jonas et la baleine) retrace l'ensemble de l'œuvre, jusqu'à la Pierre Philosophale (le pantin qui devient garçon). Ou encore, dans "Blanche rose et rose rouge" des frères Jacob et Wilhelm Grimm.

Les présupposés populaires laissent à penser que la terminologie descriptive de l'alchimie se réduit à une sémantique propriétaire à caractère para-chimique (soufre, mercure, sel, métaux, antimoine etc.). Bien souvent, ne sont pas classées en catégorie « alchimie » les doctrines soutenues par un vocabulaire différent ce qui peut être une erreur d'interprétation due à des textes particulièrement cryptiques.
On retrouve 2 raisons distinctes, quoique peut-être complémentaires, pour lesquels les textes alchimiques sont aussi impénétrables :
1/ Un objectif de sélection naturelle
Dans son sens le plus large, l'alchimie se veut descriptive des grands principes de l'univers. Les alchimistes se nomment eux-mêmes « seuls philosophes véritables », et travaillent dans un esprit élitiste, estimant que seuls les esprits dignes et pénétrants doivent avoir accès aux résultats de leurs investigations. Ainsi les grands principes de l'alchimie prennent de multiples formes d'expression, voire sont parsemés d'erreurs délibérées; la multiplication des références mythologiques, historiques ou folkloriques et des symboles complexifiant encore la compréhension des textes.
2/ Une aide inattendue: l'obligation de basculer dans un état de conscience modifié
L'exposé alchimique, mélangeant le caractère poétique et, en même temps, la précision technique des textes, le tout dans des expressions protéiformes, obligerait le lecteur à prendre des distances par rapport à sa culture environnante, par rapports aux 'modalités d'époque', pour basculer dans une sorte d'état de conscience modifié, sans lequel ses chances de compréhension seraient quasi-nulles:

  • Selon Michel Butor : "Le langage alchimique est un instrument d'une extrême souplesse, qui permet de décrire des opérations avec précision tout en les situant par rapport à une conception générale de la réalité. C'est ce qui fait sa difficulté et son intérêt. Le lecteur qui veut comprendre l'emploi d'un seul mot dans un passage précis ne peut y parvenir qu'en reconstituant peu à peu une architecture mentale ancienne. Il oblige ainsi au réveil des régions de conscience obscurcies".


  • Selon René Alleau : "Les alchimistes ont voilé […] non sans de pertinentes raisons dont l'une des plus importantes dut être que le néophyte se trouva dans l'obligation logique de réformer son entendement profane en se pliant à une série d'excercices mentaux domninés par la cohérence et sur-rationnelle des symboles […] A aucun moment, l'alchimie ne sépare-t-elle les transformations de la conscience de l'opérateur de celles de la matière".

Parmi ces grands alchimistes qui ont contribué à la chimie contemporaine, il convient de citer Marie la Juive auquel ont attribut l'invention du bain-marie, du kerotakis et du tribikos. L'alchimie a également assuré la perpétuation d'instruments, tel l'alambic, largement utilisé dans le laboratoire alchimique. L'alchimie a permis des découvertes de nouveaux matériaux et procédés chimiques, tel la porcelaine dont Johann Friedrich Böttger est co-ré-inventeur ou la découverte par Geber de l'acide sulfurique et l'acide nitrique. Au Moyen Age l'alchimie a contribué à perpétuer une vision expérimentale et technique à une période où l'étude des textes anciens était privilégié dans les universités.
L'alchimie et la chimie sont difficiles à distinguer jusqu'au XVIIIe siècle. La rupture apparaît franche en 1722, quand Étienne Geoffroy l'Aîné, médecin et naturaliste français, affirme l'impossibilité de la transmutation :


L'Art [alchimique] n'a jamais fait un grain [d'or] d'aucun des métaux imparfaits [plomb, étain, fer, cuivre, mercure], qui selon les alchimistes sont de l'or que la Nature a manqués. Il n'a seulement jamais fait un caillou. Selon toutes les apparencs, la Nature se réserve toutes les productions. Cependant, on ne démontre pas qu'il soit impossible de faire de l'or, mais on ne démontrera pas non plus qu'il soit impossible qu'un homme ne meure pas."


Le laboratoire chimique doit énormément à l'alchimie, au point que certains ont qualifié l'alchimie de proto-chimie. C'est en particulier vrai pour certains positivistes qui ne considèrent l'alchimie que sous cet angle. Cette interprétation de l'alchimie comme proto chimie repose entre autre sur les techniques et les ustensiles de l'alchimie, utilisés par les savants (Newton , etc..) avant la méthode scientifique, continue d'être utilisé de nos jours.
Pourtant, l'objet de l'alchimie (la pierre philosophale et la transmutation des metaux) et celui de la chimie (l'étude de la composition, les réactions et les propriétés chimiques et physiques de la matière.) sont réellement distincts. D'autre part le rapport entre l'alchimie et les mythes locaux, et les constantes archétypiques universelles présentes dans la philosophie sous jacente à l'alchimie la distinguent également de celle-ci. Plusieurs auteurs du XXe qui ont étudié l'alchimie de manière approfondie la présente comme une théologie, ou comme une philosophie de la Nature plutôt qu'une chimie naissante, à ce titre, certains anciens alchimistes se donnaient le titre de 'seuls véritables philosophes'.
L'interprétation de l'alchimie comme relevant uniquement d'une proto-chimie proviendrait essentiellement d'une erreur d'interprétation de Marcellin Berthelot au XIXe. Françoise Bonardel retient également l'hypothèse d'une simplification excessive opérée par certains historiens du XIXe.

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